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Bref Historique de la Paroisse de Saint-Paul

Au début des années 1860, un grand nombre de familles acadiennes vivant à l’Île du Prince-Édouard, à Memramcook et le long
des côtes dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, ne trouvaient plus assez de terres pour y établir leurs fils et leurs filles. C’est
alors qu’ils se mirent à coloniser les terres le long des rivières. C’est ainsi que Sainte-Marie-de-Kent se peupla et les nouveaux
colons y vivaient surtout de l’agriculture contrairement aux habitants près de la mer qui vivaient aussi de la pêche.

Comme dans le roman « Maria Chapdelaine » de Louis Hémon, certains colons cherchaient toujours à s’éloigner à l’intérieur
des terres pour y défricher de nouvelles terres. Ça s’explique par le fait que les familles acadiennes comptaient souvent de
nombreux garçons qui devaient nécessairement aller ailleurs pour s’établir.

Les efforts conjugués du Père F.-X. Lafrance, curé de Memramcook, du Père Georges-Antoine Belcourt, curé de Rustico, dans
l’Île du Prince-Édouard et de Monseigneur John Sweeney, évêque de

St-Jean, pour convaincre le gouvernement du Nouveau-Brunswick d’octroyer des terres aux colons acadiens, ont fini par aboutir
et le 31 janvier 1863, l’Arpenteur Général McMillan donnait l’ordre à son subalterne Robert Douglas, de Bouctouche, d’arpenter
10 000 acres de terrain, c’est-à-dire 100 lots de 100 acres, des deux côtés de la rivière de Bouctouche, mais plus haut que les
limites de Sainte-Marie. Finalement, il finit par y avoir 115 lots de 100 acres, soit 58 au nord de la rivière et 57 au sud. C’est le
début de ce qui allait devenir Saint-Paul. Le tout avait la forme d’un losange (rhombus en anglais) et fut connu dès l’origine
comme le « Terrain de l’Évêque » pour souligner le fait que l’évêque, Mgr Sweeney, avait été celui qui avait fait pression pour
obtenir cette concession exclusivement pour les Acadiens.

Dès le milieu de 1863, comme tous les lots arpentés étaient déjà réservés, l.Arpenteur Général McMillan ordonna d’arpenter un
autre

10 000 acres qui deviendront Le Villages des Cormier, McLean Settlement, Bonsecours et Village des Bristol.

Comme tous ces lots furent réservés surtout par des colons arrivés de Memramcook, Bouctouche et autres endroits du sud-est
du N.-B., quand ceux de l’Île du Prince-Édouard vinrent pour se choisir un lot, ils constatèrent que tous les meilleurs lots avaient
été pris et ils sont venu bien près de se décourager. Ils se rendirent vite compte, cependant, que tous ceux qui avaient réservé
des lots n’avaient pas rempli les conditions pour les garder. En effet, ceux qui prenaient un lot devaient remplir certaines
conditions pour en devenir propriétaires. Ceci comprenait payer 7.85 $, défricher une superficie minimum de terre, se construire
une habitation, et enfin, fournir un nombre de jours d’ouvrage sur les chemins. C’est ainsi que les colons de l’Île purent venir s’
établir et être parmi les premiers à résider à Saint-Paul puisque ceux du N.-B. avaient commencé à aménager leur lot sans y
résider de manière permanente.

La population de Saint-Paul, en 1891 dépassait déjà 1 000 âmes et en 1901, elle était, selon le recensement de cette année-là,
de 1150 habitants; avec un plus grand nombre  de familles aujourd’hui, Saint-Paul ne compte que 850 âmes environ.

Les premiers habitants à venir s’établir effectivement ont été ceux de l’Île du Princ-Édouard. De fait, la population de la colonie
en 1867 était de 53 personnes réparties en sept familles et trois célibataires prêts à fonder une famille. D’autres colons allaient
se joindre à eux, venant de l’Île, de Memramcook, de Sainte-Marie, de Bouctouche, de Saint-Louis et d’ailleurs. Tous ces colons
étaient desservis par le curé de Bouctouche et ont continué de l’être jusqu’en 1870, date à laquelle la paroisse religieuse de
Sainte-Marie fut érigée avec le Père Joseph Ouellette comme curé. C’est dire que de 1865 à 1870 les colons devaient se
rendre à Bouctouche pour les services religieux et de 1870 à 1883 le curé de Sainte-Marie les desservait. Enfin,  en 1883, le
Père Jean Hébert est nommé curé de Saint-Paul. C’est la raison pour laquelle nous célébrons cette année le 125e anniversaire
de la paroisse. Dans les faits, il y a eu des gens habitant à Saint-Paul depuis 143 ans.

Beaucoup des gens établis du côté nord de la rivière venaient de l’Île du Prince-Édouard, de Sainte-Marie, de Bouctouche et
Saint-Louis, tandis qu’un bon nombre de ceux du côté sud venaient de Memramcook. Pour ce qui est des colons du village des
Cormier, ils étaient majoritairement de Bouctouche et de Sainte-Marie.

Il va sans dire que les colons au début devaient être passablement autonomes au point de vue nourriture, vêtements et outils.
Plusieurs métiers étaient pratiqués par eux-mêmes, comme celui de charpentier, cordonnier, forgeron, tisseur, couturière etc.

La très grande majorité des chefs de famille exploitaient une ferme plus ou moins importante selon les besoins de leur famille.
Dans la première moitié du vingtième siècle, la paroisse passait pour une des communautés agricoles les plus progressives de
la province. Les choses ont bien changé, comme dit la chanson, puisqu’il ne reste ici qu’une poignée d’entreprises agricoles. La
majorité des habitants de Saint-Paul gagnent leur vie en travaillant en ville ou dans les entreprises des environs. Il existe aussi
à Saint-Paul quatre entrepreneurs qui se spécialisent dans la production d’armoires de cuisine et de salle de bain. L’exploitation
forestière a toujours eu une importance considérable à Saint-Paul. Il y eut même un temps où les forêts de pruche étaient
exploitées pour l’écorce de ses arbres qui servaient dans les tanneries de la province. Au cours des années, plusieurs moulins
de sciage ont été établis de même que des moulins à farine. Les premiers de ces moulins ont vu le jour grâce à Luc Johnson,
Louis Henri et Théotime Desroches qui sont venus de Ste-Marie.

Peu de gens savent qu’il y a eu dans la paroisse l’exploitation d’une mine de charbon. C’était du charbon de qualité inférieure
mais que les forgerons utilisaient pour leur feu de forge. On peut encore voir l’entrée de cette mine tout près du camp que
Raymond A. Roy s’est construit près de la rivière, sur la terre qui aurait appartenu à Théotime Desroches.

Comme en bien d’autres villages acadiens, à mesure que les temps de loisirs devenaient plus nombreux, les jeunes ont
commencé à organiser des équipes sportives qui se sont distinguées à plusieurs reprises, notamment  au baseball, au softball
et au hockey.

En 1983, l’année du centenaire de la paroisse, un livre écrit par M. Euclide Daigle, « Une Paroisse Centenaire Se Raconte »,
retraçant l’histoire des premiers 100 ans, a été publié. Il reste des copies de cet ouvrage pour ceux qui voudraient s’en procurer
un exemplaire; ils seront en vente lors des fêtes à l’été.

Deux magnifiques temples furent construits à Saint-Paul : le premier, de style gothique, fut complété en 1894 et servit de lieu de
culte jusqu’au 29 janvier 1925, alors qu’il fut incendié après que le feu eut éclaté dans l’édifice qui logeait une coopérative et
une résidence appartenant à Joseph Devarenne. La petite église qui existait avant devint la sacristie de la nouvelle. La
deuxième église, celle qui est toujours là, fut construite la même année et la première messe à y être célébrée fut celle de minuit
à Noël 1925. C’est le Révérend Père Léonide Cormier qui était curé ici depuis 1920 qui vit à la reconstruction. C’était en pleine
période de la grande dépression que les paroissiens ont bâti et payé cette magnifique église, puisque lors du départ du Père
Cormier en 1946, la paroisse n’avait plus de dette et avait même environ $ 20 000 en banque. Disons, en parlant de l’église
actuelle, qu’elle renferme quatre peintures du célèbre artiste peintre Edouard Gautreau. Ce sont celles qui entourent le maître-
autel. Autrefois il y en avait deux autres, encore plus grandes, à l’avant dans les ailes latérales, celle du côté droit représentant
les martyrs canadiens et celle de gauche, l’Immaculée Conception. Ce sont les premières œuvres d’Edouard Gautreau. Ces
deux grandes peintures furent remplacées en 1958 parce qu’elles avaient été gravement endommagées par l’eau infiltrée par le
toit.

Les perspectives d’avenir pour Saint-Paul ne cessent de s’améliorer d’année en année même s’il y a eu de grands
changements dans les  derniers cinquante ans. En effet, avec le très grand épanouissement de l’agglomération « Moncton-
Dieppe-Riverview », le principal pôle d’attraction au Nouveau-Brunswick, la communauté de Saint-Paul est de plus en plus près
des limites de la ville. C’est dire que ceux et celles qui préfèrent le calme de la vie en campagne peuvent trouver ici le lieu idéal
pour y fonder une famille. Après tout, nulle part ailleurs qu’en campagne trouve-t-on l’esprit communautaire qui a permis à de si
nombreuses paroisses de se développer au cours des ans.

Dans le dernier siècle, y a eu des vagues d’émigration vers la ville, vers les autres provinces, et surtout vers les Etats-Unis.  Ce
fut le cas peu après 1890, vers 1920 et surtout vers le milieu du 20e siècle. Beaucoup de ces anciens émigrés sont revenus
après avoir goûté à la vie en ville. Il n’y a pas beaucoup de villes de la Nouvelle Angleterre qui ne comptent pas parmi leurs
citoyens des descendants de Saint-Paul. On pourrait en dire autant de toutes les provinces canadiennes. Si seulement un sur
quatre de ces anciens nous revient à l’été de 2008 pour célébrer cet anniversaire, ce sera sûrement le plus gros
rassemblement qui aura été vu ici.

Vous êtes certainement tous et toutes convié(e)s.
(TRANSLATED SOON)
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